Un nouveau regard sur le bien-être éthique, c’est-à-dire ?
Avec Les Décousues je souhaite, en tant que designer et créatrice de ma propre ligne de produits, réconcilier tout un chacun (et moi en premier lieu) avec l’idée du zéro déchet et du bio.
En effet, j’ai longtemps fait partie de ceux qui pensaient simplement que le bio et le zéro déchet (que j’assimilais comme un seul univers alors) étaient élitaires et réservés à un groupe spécifique de personnes, qui n’était clairement pas le mien malgré toute ma bonne volonté. Cela a mis beaucoup de temps pour que ma pensée évolue vers une liberté d’actions dans ces domaines, et pour que je finisse simplement par me dire qu’en s’extirpant des effets de mode et des produits « attrape-écolo » on pouvait se créer sa propre démarche éthique en valorisant une pensée zéro-déchet sans devenir 100% bio et brut(e) de tout déchet, ainsi qu’en laissant derrière soi de nombreux bienfaits de la société moderne.
Alors oui j’achète encore des biscuits et du chocolat industriels (mais en faisant attention à la provenance et au packaging), non tous mes légumes ne sont pas bios (mais je veille à ceux qu’ils soient un maximum locaux et avant tout de saison), oui je vais encore regarder et acheter des vêtements chez Pimkie, Naf Naf ou Promod (mais j’y prends ce dont j’ai besoin et non envie sur un coup de tête), non je n’ai pas dit adieux aux pizzas du camion à côté de chez moi (car pour moi le soutien aux commerces de proximités qualitatifs est réellement important), etc.
Je pourrais vous trouver des dizaines d’exemples de ce genre car aller dans ces directions est le résultat d’une multitude de choix que l’on met beaucoup de temps à prendre, un par un, jour après jour. D’un autre côté il est aussi essentiel de valoriser les petits changements qui se ressentent au quotidien comme par exemple l’abandon de la lessive industrielle il y a plus de 5 ans maintenant, et des produits cosmétiques industriels quasiment en totalité (j’avoue que pour le dentifrice je n’ai pas encore réussi ;)) avec un passage aux recettes « homemade » en 4 ans, le tri et la revalorisation de mon dressing afin de repenser mes décisions d’achats de vêtements (même si j’en ai encore beaucoup…), la minimisation des déchets jour après jour avec des choix simples et beaucoup de réutilisation, ….
Finalement, selon moi le plus important est simplement de conscientiser ces choix et chacun de ses achats vers des produits qui nous font du bien sans faire de mal à autrui.
Vous êtes en droit de vous demander « Mais pourquoi diable nous raconte-elle ça ? ». La réponse est très simple Les Décousues est une marque identitaire dans laquelle je me retrouve (et vous aussi j’espère ;)) et donc très proche de ma façon de vivre.
C’est alors avec cette évolution de penser que je modèle petit à petit ma marque, qui grandit avec moi et m’apprend tant chaque jour, vers ces démarches foncièrement positives. Chacun de mes produits, chacune de mes créations est pensé avec sa ou ses future(s) utilité(s), qu’elles soient concrètes ou plus abstraites.
Par ailleurs, le zéro déchet (et le bio) font partie intégrante du processus de réalisation (du concept à la réalisation en passant par le packaging et la promotion) de chaque création made in Les Décousues. Chacune d’entres elles a pour volonté première d’aider son futur propriétaire à atteindre une forme simple de bien-être que ce soit par la médecine douce (masque de relaxation, bouillotte sèche aux graines de lin bio, lingettes lavables originales et éthiques, …) ou bien par les frivolités que sont les bijoux (et autres petits accessoires) mais qui en tant que femme nous aident simplement à nous sentir mieux dans notre corps (boucles-d’oreilles en pliages de chutes de tissus, accessoires en origami et boucles d’oreilles en perles de papiers revalorisés et upcyclés, bijoux en éco-résine avec inclusion d’éléments naturels glanées au détour de promenade dans la région…).
Ce nouveau regard sur le bien-être éthique est celui d’un sentiment de contentement ayant un impact positif sur votre quotidien mais aussi d’un point de vue global sur celui de la planète (respectant l’humain et la terre), grâce à des produits reprenant des concepts simples, ayant fait leur preuve, mais remaniés (bouillottes sèches animalières & originales, lingettes démaquillantes en forme de coeur ou de chat, lingettes change-bébé en forme de gouttes, bouillottes de poche lapin, masque relaxant pour super-héro du quotidien, etc.) de façon à rendre unique chacun de leur propriétaire en valorisant une multitude d’identité partageant pourtant les mêmes valeurs.
Les marchés mobiles & intimistes d'Abricadabroc
Lorsqu'on est créateurs, il y a différentes façons de proposer ses créations à de nouvelles ou actuelles clientèles et autres curieux ;) L'association nantaise Abricadabroc, regroupant de nombreux créateurs aux talents variés a donc imaginé une nouvelle façon d'exposer nos travaux en s'appropriant de beaux jardins verdoyants de particuliers de la région nantaise !
Personnellement, j'ai pris goût aux marchés, ce sont toujours des moments très chaleureux et sympathiques même si cela reste très éprouvant. J'adore pousser votre curiosité et vos interrogations pour le plaisir d'échanger sur ma créativité et la vôtre ; ou bien sur les questions de fond que peuvent révéler mes produits, que ce soit celle du zéro déchet ou bien celle de la vision du "consommer autrement" avec toujours un regard attentif sur le made in France, éthique, respectueux de la nature et de l'humain, ainsi que sur la valorisation du travail fait à la main et avec sens !
Ces "marchés mobiles" d'un nouveau genre, aux caractères intimistes offrent la possibilité d'une réelle rencontre et donnent le temps pour des échanges durables et intéressés avec vous... Vous qui êtes toujours dans l'attente d'apprentissages et de découvertes sur les processus créatifs, de démonstrations de techniques artisanales ou simplement avides de proposer des idées bien à vous afin que l'on puisse imaginer une création sur-mesure qui vous ressemblent et qui comblerait vos besoins, et ce toujours avec un oeil neuf et surprenant sur fait-main local :).
La proximité à la nature donne un charme supplémentaire à ces petits marchés de la créativité, en tant que créateur-exposant on s'imprègne d'un lieu verdoyant, coloré et profitons du chant des oiseaux, des fleurs, et de la douceur du soleil (lorsqu'il est de la partie) le temps d'un week-end. Cela nous amène souvent à revoir nos modes d'expositions ou bien les objets qu'on utilise pour créer notre stand ainsi que l'identité de notre marque. Ajouter de la verdure à la création est toujours un plus, l'ombre portée de la nature donne une touche onirique supplémentaire à notre travail...
Ces moment sont aussi pour nous des temps d'échanges et d'apprentissage sur les techniques et connaissances de chacun. Ces instants de rencontres entre professionnels de domaines solitaires sont précieux pour les créateurs, qui pour le plus grand nombre, travaillent seul en atelier. Ces conversations sont souvent riches en découvertes, possible collaborations, ou encore donnent naissances à de nouvelles idées créatives...
Finalement, penser les marchés dans des formes plus intimistes, est intriguant et décontractant. Lors de ceux-ci, il y a peu de créateurs (pas plus d'une dizaine généralement) dans des lieux étonnants par leur caractère ordinaire, presque banal mais doux et curieux, d'où il y ressort bien entendu un certain désir d'indiscrétion débonnaire qui est celui de découvrir le lieu de vie d'autrui revisité ;)...
Alors, vous laisserez-vous tenter par votre curiosité ?
Prochain
Marché mobile
23 & 24 Septembre 2017
à Sucé-Sur-Erdre
Toutes les infos sur la page Facebook de l'association Abricadabroc
Et pour en savoir plus sur les créations Les Décousues c'est par ici ;) !
Plus qu’un salon de thé, à Nantes : Bloom.
Bloom est un salon de thé, oui, mais pas comme les autres, tout juste un mois après son ouverture il attirait déjà de nombreux curieux ainsi que les passants par son concept "mutli-tâches", aujourd'hui il a ses habitués ! ;)
Perché en haut de la Butte Sainte-Anne à l’ombre de sa belle église, Bloom est un électron libre du quartier Chantenay/Sainte-Anne. Il suit cependant la nouvelle dynamique d’un quartier vivant en pleine renaissance, je pense par exemple aux récentes enseignes installées dans la même rue comme Au petit Salon — Un salon de coiffure branché où l’on est à l’aise ; Branches et nature — Un fleuriste « green » comme on les aime ; De la couleur au vin — Un caviste indépendant au nez fin ; La petite nantaise institut — Salon de beauté aux maquillages et soins eco-labellisées, etc.
En bref, un quartier qui renaît doucement et des commerces réfléchis qui profitent d’un écrin urbain hors-norme, car la Butte Sainte-Anne reste, selon moi, l’un des lieux les plus magiques de Nantes.
Côté ambiance chez Bloom, c'est la conservation de l'esprit apothicaire qui prime grâce au vestige de l'ancienne pharmacie qu'il remplace. On y retrouve de traditionnelles étagères en bois vernis, revisitées de papiers-peints graphiques et modernes qui changent du tout au tout l'aspect de celles-ci et donnent le ton à un lieu raffiné mais chaleureux. Pour le mobilier, il a été chiné de ci de là, on se retrouve alors avec des ensembles complètement dépareillés, mais avec goût. La vaisselle, elle aussi possède cette identité particulière, on en trouve en provenance de grandes enseignes et d'autres trouvées au détour de brocantes, nous rappelant à notre enfance et à la vaisselle vivante de La Belle et la Bête de Disney :).
Bloom c'est l'amour du détail et des bonnes choses simples.
Ce lieu atypique propose enfin un espace comme on les aime, mais qu’il est difficile à trouver hors du centre ville. Un lieu chaleureux, délicatement décoré, où se mêlent objets et mobiliers chinés à une multitude de vieux (ou moins vieux) livres, ainsi qu’aux créations d’artisans locaux (dont je fais partie ;) ), sans oublier la belle sélection de thés (bio) ainsi que de muffins maisons (miam :p).
Côté créations si vous êtes curieux, allez jeter un oeil chez Bloom, vous trouverez des bijoux fins, et élégants des Soeurs Héraud, les créations éclectiques et pétillantes de Tante Colette, les délicates poupées d'Aude Les Trois Petits Riens, et encore bien d'autres jolies choses sont à découvrir sur place !
Côté Décousues, vous pourrez retrouver de jolies broches, fibules et boucles-d'oreilles en origami avec des modèles inédits qui côtoient les jolis sautoirs en porcelaine peinte des Soeurs Héraud. Il y a également des boucles d'oreilles en résine et en béton finement métallisées à la main, ainsi que des sautoirs uniques sertis de pendentifs en béton aux formes géométriques. Vous pourrez également y retrouver les fameuses bouillottes sèches aux graines de Lin bio et breton, en format animalier ou de poche, ainsi que de sympathiques paires de pochettes aux messages positifs....Psst, et très bientôt il y aura pleins de nouveautés, alors gardez un oeil sur cette vitrine !
Bloom, c’est un lieu au croisement des genres entre dépôt-vente, salon de thé, bibliothèque moderne et participative, fine boulangerie, boutique de créateurs, lieu d’exposition…Et pour ne rien gâcher c’est « Kid Friendly » avec un réel espace d’accueil pour les enfants où l’on trouve quelques jouets et livres afin de pouvoir passer un agréable moment en famille ou entre amis.
Agathe sait accueillir simplement et mettre à l'aise. Lorsqu'on va chez Bloom, c'est un peu comme si on prenait un petit thé chez soi mais avec un service irréprochable et le sourire garanti, où la bonne-humeur est toujours de mise.
Pour les plus gourmand(e)s (comme moi ;) ), elle propose également un brunch fait-maison, complet et succulent, les samedis et dimanches midi à un prix très raisonnable (16€), donc n'hésitez pas mais pensez à réserver car chez Bloom, pas de gaspillage !
{ Ho et tous les samedis, il y a quelques cupcakes de chez Sophie Bakery, mais je ne vous ai rien dit hein ! ;) }
BLOOM
18 avenue Sainte-Anne, à Nantes.
Proche Gare Maritime - Tram 1
À côté du Planétarium et du musée Jules Verne.
Découverte : Naissance des créations Les Décousues
L’antre créatrice, mystérieux espaces pour certains, objets de curiosités pour d’autres…Un lieu qui dans tous les cas intrigue, questionne et attire le regard. Savoir où est née une création, lui procure une identité, une histoire ainsi qu’une aura.
Lorsque je suis de près le travail d’une créatrice ou l’évolution d’une marque, j’apprécie beaucoup de découvrir l’envers du décor, le cadre de l’atelier, les outils utilisés, ou bien même l’ambiance dans laquelle naissent les pièces que j’aime tant… Dans cette idée, je vous propose aujourd’hui de découvrir l’atelier Décousu (et pour découvrir nos créations c'est par ici !).
Ce petit espace multi-tâches lumineux et coloré me permet de réaliser toutes sortes de créations tant que je m’astreins à une organisation sans faille, cependant il est impossible de nier son encombrement momentané durant des périodes créatives intenses.
Après avoir évoluer dans divers type de lieux, d’espaces et de bureaux pour travailler créativement, je pense être encore loin de l’atelier idéal. Il est cependant représentatif de ma personnalité et me correspond tant dans son encombrement par endroits que par sa lumière omniprésente, ou encore par ces espaces aérés parfaits pour la réflexion créative.
Pluridisciplinaire et auto-didacte, j’ai pour première nécessité d’avoir un espace de création aéré, modulable et prêt à accueillir tous types de matières ou techniques. Lorsque que cet espace fermé n’est plus suffisant je profite, en bonne citadine nantaise, de mon balcon ensoleillé pour les travaux de bricolage. Le seul manque actuel vers le développement d’autres aspects créatifs serait pour moi un jardin, un espace vert et ouvert où je pourrais me déployer. Cependant, entendre les oiseaux toute la journée depuis ma fenêtre d’atelier est un plus non-négligeable, enfin lorsqu'il ne pleut pas ;) !
De l'autre côté du miroir : vivre les marchés de Noël
Lancer sa marque et ses produits, cela veut aussi dire plonger dans l’univers du marché ou plutôt des marchés : ventes privées, d’entreprise, entre ami(e)s ; marchés traditionnels, de Noël, de créateurs…
Et tout ça, hé bien ça fait du monde, de jolies rencontres et des situations surprenantes, mais surtout en pleine période de fêtes, beaucoup, beaucoup de chants de Noël… ;)
Pour cette première saison de fin d’année je m’étais donnée beaucoup de challenges à relever car je me suis dit d’emblée que si mes créations ne conquéraient pas votre cœur pour gâter vos proches à Noël cela me semblerait alors quasi-impossible. J’ai donc fait entre Novembre et Décembre 7 marchés, certains avec beaucoup (trop ?) d’exposants, d’autres très intimistes et agréables car au plus proche des gens.
J’ai adoré répondre à toutes vos questions (et elles ont été nombreuses !) et idées (certaines complètement Décousues ;) ). Vous m’avez mise à l’épreuve sur pleins de sujets concernant mes créations et ma marque, auxquels je n’avais pas forcément pensé : cela m’a permis d’approfondir la connaissance même de mes produits de façon à ce que je puisse mieux en parler ; mais cela m’a également donné le courage de moi-même questionner mes fournisseurs afin d’être sûre de ce que je vous proposais (oui car il ne faut pas oublier que pour un certain nombre de choses je suis encore une novice :) ).
Durant le mois de décembre principalement, j’ai affronté et développé ma capacité à gérer le froid et l’humidité 10 à 12h d’affilées (je serais mieux équipée et organisée l’année prochaine ;) même si je ne suis pas sûre qu’il y ait de solution miracle). J’ai été reconnaissante à l’amoureux d’être présent lors de ces journées qui ont été éprouvantes (pour tous les deux), surtout que j'ai pu remarquer que nombreux(ses) étaient les créateurs et créatrices qui devaient affronter ces journées, parfois longues, seul(e)s. Lui, a eu l’occasion de papoter avec de nombreux créateurs et créatrices, de découvrir divers univers, de visiter les marchés auxquels je participais, et de me raconter tout cela, me donnant l’impression de faire aussi un peu partie des passants du marché…
Cette fin d’année est passée telle une étoile filante, il ne me semble pas avoir sorti la tête de l’eau et j’ai eu d’énormes difficultés à ne pas penser Décousues 24h/24 ; mais elle aussi été fabuleuse car pleine d’effervescence, d’espoir, de soutien et de sourires. Lourde d’apprentissages aussi, à emmagasiner en peu de temps :
- J’ai appris tout ce qu’il fallait faire et surtout ne pas faire en marché, je me suis équipée en remarquant directement sur le terrain ce qu’il me manquait édition après édition,
- Mais également à monter et défaire un stand le plus vite et ordonné possible (oui, parce que les pannes de réveil ça n’aide pas ;) ), à l’améliorer, l’adapter en fonction du lieu et en changer la disposition pour le plaisir de « Et si je faisais comme ça aujourd’hui, pour voir ce que ça donne » et se rendre compte ou non si c’était une bonne idée !
- J’ai éprouvé ma capacité à appréhender les vagues de foule et les temps morts qui peuvent être tout autant éprouvants.
- J’ai appris comment vous aborder, vous les passants qui égayent notre journée (oui, parce qu’il faut le dire, parfois papoter avec les curieux ça nous change notre journée et ça nous aide dans la lutte contre le froid et le temps ;) ).
- L’un de ces enseignements a été aussi de savoir comment gérer la vexation due aux personnes qui tiennent des propos faux, injustes et désagréables sur des créations dans lesquelles j’ai inclus une partie de moi-même et pour lesquelles je n’ai jamais comptabilisé le temps de réalisation (ce qui semble être une erreur, car beaucoup ont l'air d'avoir besoin de quantifier la qualité d’un produit au temps de sa réalisation…).
- Je me suis aussi nourrie des critiques constructives que l’on ne peut recevoir que par des inconnus dont la spontanéité provient de l’envie d’échanger sur quelque chose qui les questionne.
- Et enfin, j’ai compris que tout ces sourires, ces délicats compliments offerts à la sauvette sont aussi importants que ces fameuses attaques injustifiées, et sont un réel moteur de créativité, et de volonté à continuer cette fantastique et inquiétante aventure.
{ Merci Audrey, Maëva, Claudie & Manu pour avoir jouer le jeu de la photographie :) }
Alors bien sûr encore et toujours, je serais éternellement reconnaissante aux nombreux(ses) qui ont assez fait confiance aux Décousues, marque qu’ils ne connaissaient pas du tout, pour faire à leurs proches (ou à eux-mêmes ;) ) un cadeau hors-norme. Mais j’ai également une infinie tendresse pour tous ces doux compliments sur mon travail qui m’ont parfois prise de court (parce que même si c’est anecdotique et que ça me fait encore sourire, entendre « c’est grave stylé » répété 3 fois dans la bouche deux jeunes adolescents à vélo scotchés 10 min à mon stand juste pour le plaisir des yeux qui pétillent, ça n’a pas de prix) et qui m’ont rappelée à l’esprit de Noël ainsi qu’à celui du fait-main.
Car je fais tout cela pour vous, dans un esprit intéressé certainement, puisque cela me touche profondément lorsque je vois des sourires jusqu’aux oreilles ; des mamans qui se font des cadeaux détournés en choisissant une bouillotte sèche qui sera « officiellement » pour leur fille mais qui ne peuvent s’empêcher de me faire un clin d’œil en partant ; ces dames d’âge mûr qui portent avec élégance sous leurs cheveux gris et blancs mes boucles-d’oreilles en béton argenté ou bien qui s’offrent une jolie bouillotte éthique Agnès la Grande Duchesse parce qu’elles en ont marre de lutter contre l’arthrose avec des bouillottes impersonnelles pharmaceutiques ; des fillettes qui font des petits (ou gros) caprices pour obtenir le coup de coeur qui les a collées à mon stand lors de leur passage ; des petits garçons qui ne peuvent s’empêcher de tripoter Walter l’ours polaire au moment de leur passage (crêpe au chocolat dans les mains ou non :/ ) ; des femmes qui succombent à l’essayage de toutes mes boucles-d’oreilles en origami pour finalement choisir la première paire parce « qu’elles sont toutes très jolies mais c’est sur celle-ci que j’avais flashé » ; des compagnons qui font encore l’effort de donner un avis alors qu’on est au 10ème essayage ; des passants qu’on ne voit que rapidement passer mais qui font l’effort de repasser plus tard (parfois 2 voire 3 fois ;) ) juste pour complimenter mon univers ou la qualité de mes créations…Et encore tant d’autres petites choses.
Finalement, qui n’aime pas savourer un bon chocolat chaud (oui ou un bon vin chaud :p ) emmitouflé sous plusieurs laines, en humant les différentes odeurs typiques de marchés de Noël telles que les châtaignes toutes chaudes ou les crêpes au caramel ; tout en flânant tranquillement entre les petits chalets et autres stands de créateurs et artisans qui nous en mettent plein les yeux et/ou les papilles ; en discutant, souriant, et en faisant de temps à autres les emplettes de Noël … ?!
C'est pour tout cela que je vous partage quelques photos de ces jolis marchés de Noël qui pour certains nous ont émerveillés malgré la fraîcheur, avec une pensée tout particulière pour les magnifiques échassiers blancs présents lors de mon dernier marché de Noël à la Bernerie en Retz.
Quelques jours à la frontière franco-suisse : à la découverte de Bâle.
Avant le rush de Noël, nous avons pris quelques petites vacances avec l’amoureux et nos pas nous ont menés près de la frontière Suisse, à Mulhouse. Vendu comme ça, cette ville alsacienne ne paraît pas des plus attractives, cependant arpenter ses rues et découvrir les beautés se cachant alentours ont été de belles surprises.
Cette ville à la culture ouvrière, renaît peu à peu de ses cendres après des difficultés économiques due à la crise, ont y sent une réelle volonté à redonner son éclat aux lieux culturels, patrimoniaux et autres lieux de rencontres comme les parcs ou les espaces de jeux pour les enfants.
Son plus gros atout semble rester pourtant pour beaucoup sa proximité avec la frontière Suisse. En effet, en moins d’une trentaine de minutes vous pouvez aller à Bâle en train pour une dizaine d’euros, et ce avec des allers et retours toutes les heures jusque tardivement dans la soirée. Je ne vous cache donc pas que pour nous c’était une aubaine, nous allions pouvoir découvrir la Suisse par le biais de l’une de ses grandes villes culturelles sans que notre voyage n’ait à nous coûter une fortune, car il est indéniable que le niveau de vie Suisse particulièrement à Bâle, reste élevé. La plus basique des comparaisons reste celle du prix d’un simple expresso, là où certains de nos bars les plus sympathiques proposent le café à 1€, les cafés suisses sont proposés eux à 5 CHF (Francs Suisse), c’est-à-dire 4,70€ ; voilà tout est dit.
Ici, je ne vous donnerai pas les bonnes adresses où bien consommer à Bâle même si on en a croisé quelques unes, mais je préfère vous partager les merveilleux lieux et points de vue que nous avons découverts en flânant tout simplement sur plusieurs jours et donc des dizaines de kilomètres à pieds.
Bien entendu nous n’avons malheureusement pas pu parcourir l’entièreté de la ville en si peu de temps, mais nous sommes restés fidèles à notre volonté de départ de ne faire que de la randonnée urbaine, ni tram, ni vélo, ni voiture.
Une quinzaine de kilomètres de marche par jour au grand air pour en prendre doucement mais sûrement, plein les yeux.
Bâle étant la troisième ville de Suisse vit un bel attrait international grâce à sa proximité des frontières allemandes et françaises, ville cosmopolite, elle a su conserver un médiéval que l’on retrouve dans de nombreux endroits et valorise un patrimoine riche et de qualité où se multiplie musées et abbayes à tous les coins de rue.
En tant que nantaise ce que j’ai peut-être le plus jalousé aux bâlois est la transparence de l’eau s’écoulant tranquillement dans le Rhin, malgré que nous y étions en plein mois d’octobre il nous est arrivé plusieurs fois de voir ces « étranges » suisses traversés le Rhin à la nage tout naturellement afin de rejoindre leur maison, nous rappelant à une belle tradition qu’il serait difficile d’effectuer dans la Loire ;).
En somme, nous avons été émerveillés par la beauté simple de cette ville verdoyante ainsi que celle de son patrimoine riche et éclectique avec une préférence pour la cathédrale protestante Notre-Dame de Bâle, autrement appelé le Munster avec ses magnifiques pointes gothiques, ses sublimes arches entourées de jardins, ainsi que ses tuiles en mosaïques colorées. La seule petite astuce que je vous donnerais, serait d’être curieux comme nous et de se laisser tenter par l’escalade des petits et chaotiques escaliers menant aux sommets de ses pointes (gare au vertige !) et qui permet d’avoir la plus époustouflante et complète vue de Bâle (pour 5 CHF par personne 😉 ).
Chaque jour, le devoir de se réinventer.
Tout d’abord, nous devons commencer en prenant pour acquis que vendre ses propres créations est très loin d’être une chose facile. En effet, arriver à trouver avec justesse, l'équilibre entre ce que l’on se considère capable de produire et faire preuve d'un jugement honnête sur ce que l’on a réellement créé est un exercice de chaque jour. Cela réclame une parfaite connaissance de soi et une constante exploration du monde et des tendances qui nous entourent.
Me lancer dans l'univers étrange, et complètement inconnu à l’époque, du « presqu’entreprenariat » créatif a été le résultat d’un long processus de réflexions, regards et échanges sur que je pouvais réaliser seule, avec mes dix doigts. Ouvrir un premier e-lieu de ventes pour mes créations a été un réel challenge personnel, je tentais alors (en 2014) timidement et naïvement ma chance sur Alittlemarket avec ma première marque Wonder Rabbit, et recevais sous 48 heures ma toute première commande.
J’étais surexcitée d’avoir eu une réponse si rapide à mes propositions de produits, car c’était selon moi tout à fait inattendu et improbable. Cette première boutique naissante ne proposait alors que deux types de produits, des bouillottes sèches aux graines de Lin doré bio : Huguette La Chouette & Lino Le Renardeau ; duplicatas des créations que j’avais imaginé comme cadeaux de Noël pour mes nièces quelques semaines auparavant.
L’enthousiasme engendré par ce premier colis en route vers cette toute première cliente a été gigantesque et très encourageant, aujourd’hui je m’y raccroche même encore parfois. Cependant c’était une période où je pouvais investir beaucoup de temps mais trop peu financièrement afin de développer ce joli projet qui était né comme par accident. De ce fait, j’ai laissé vivre Wonder Rabbit tranquillement pendant plusieurs mois, imaginant de nouvelles créations, systématiquement produites en série très, très limitées.
Le temps passant, continuant en parallèle à glaner des compétences de-ci de-là, mon envie profonde de me lancer plus sérieusement et professionnellement dans cette idée de boutique à soi et de statut de « créateur d’objets nouveaux et uniques » ne faisait qu’enfler discrètement en moi et l'identité visuelle de l'esprit de ma marque se confirmait peu à peu.
En fin d’année 2015, je décide de multiplier les plateformes de ventes afin d’atteindre un maximum de monde, et à ce moment là je ne me rendais bien entendue pas compte de la charge de travail chronophage que ça représentait. J’étais alors sur 3 plateformes de vente en ligne différentes : Alittlemarket, Dawanda, Etsy, et je gérais la page Facebook, le Twitter et l’Instagram dédiés au Fabuleux Lapin de la façon la plus désorganisée du monde mais avec la meilleure volonté possible. Les choses commençaient alors à se concrétiser, les opportunités « semi-professionnelles » à se manifester, et les envies de partenariats à naître ; pendant qu'en parallèle une admiration grandissante pour des personnes talentueuses qui osaient, se développait.
Le 23 janvier dernier, je fêtais donc le second anniversaire de cette inattendue aventure qui continuait timidement mais sûrement à se développer sans que je ne me rende compte qu’aux alentours de son évolution le monde continuait de tourner. Deux années à peaufiner une identité, à préciser une idée pour l’amener à se cristalliser vers quelque chose de plus sérieux, dont je pourrais être fière, et qui grâce aux doigts créatifs de ma moitié avait désormais un visage à elle, mais c’est à cette période que les choses prennent un tournant plutôt surprenant.
Effectivement, en traînant nonchalamment sur l’App store un après-midi en pleine pause-café, quelle ne fût pas ma surprise lorsque je vis apparaître mon logo, le mien à moi, dans la liste des applications les plus téléchargées de l’App Store… S’en suivent quelques secondes de doute sur ma propre mégalomanie à voir mon lapin partout, avant une recherche plus approfondie sur cette étrange apparition. C’est alors que je découvre que du fait de mon ignorance et de mon amateurisme ; n’ayant pas déposé officiellement mon logo, ni quoi que ce soit d’autre de mon identité commerciale, ni même imaginé que l’on pouvait être vil au point de simplement utiliser fièrement en son nom une création numérique d’un autre, représentant une si petite entreprise qu’elle ne semble mériter aucune considération ; que l’identité visuelle de Wonder Rabbit est devenue comme par magie la représentation visuelle d'un des nombreux niveaux sur jeu smartphone tendance tout juste sorti. D’apparence très graphique, joliment stylisé, j’aurais pu me sentir flattée d’imaginer une société feignante et peu créative creusant le web et choisissant mon lapin pour devenir un des emblèmes de son application ; dont la seule utilité est de minimiser le temps d’approche du tramway, ou le retard d’un train. J’en tairais bien entendu le nom car cela n’a que peu d’importance aujourd'hui, et m’a permis de tirer les leçons nécessaires pour je l’espère ne plus me laisser avoir par ce genre de pratique injuste, égoïste et pédante, d’êtres peu créatifs.
Après ce coup de massue, je décide alors de me rassurer en lançant des recherches Google entourant mon nom de marque afin de vérifier que Wonder Rabbit possédait toujours une distinction et une indépendance créative sur le web. Il est donc de mon devoir de vous annoncer que « Wonder Rabbit Girl » est un manga pornographique, du genre plutôt douteux, sorti fin 2015 et qui bien entendu connaît un certain succès...
Vous comprendrez donc qu’il était plus que temps que je me pose les bonnes questions et que je me fixe un certain nombre d’objectifs concernant ce projet qu’il fallait redéfinir.
Après brainstorming(s), tergiversations sur l’envie ou non de continuer cette aventure décomposée et autres réflexion, Les Décousues ! sont apparues comme une révélation. C’était LA bonne idée pour avoir une identité de marque qui me ressemble et laissant un véritable espace qui me permettra de suivre toutes mes pulsions créatives. Dynamique et mutin, ce nom m’a semblé parfait.
Aujourd’hui tout reste à faire, mais c’est avec fierté, envie et beaucoup de plomb dans la tête que j’avance, j’en arriverais presque à remercier les rois du plagiat numérique car j'ai réussi à déployer le courage que demande et mérite la créativité.
…Enfin j’ai dit presque.
Amicalement,
Caroline.